
Géopolitique et géo-économie: la nouvelle
colonisation des pays arabes
Après la Seconde Guerre mondiale (1945),
le monde a connu de profondes transformations qui comprenaient l'économie, la
politique et la culture. Dans ce cas la nature des conflits entre les
superpuissances est passée de la méthode traditionnelle qui repose sur la force
militaire à une nouvelle façon plus dangereuse et déstructurée pour bien guider
les systèmes arabes. Cette stratégie est axée sur les concepts: la géopolitique et la géo-économie.
Afin d'atteindre les objectifs géopolitiques et géo-économiques qui ont été définis
selon une vision prospective, les pays arabes sont dotés de la
technologie de communication, dans le cadre du concept "communauté en réseau". Ces pays dépendent
également de ce qu'on appelle les sociétés transnationales, qui sont
armées d'un arsenal technologique de pointe qui leur permet de diriger le
système social et économique des pays arabes
Nous avons cru que l’année (1945)
représentait la fin de la seconde guerre mondiale, c’est-à-dire la fin du colonialisme militaire. Mais les pays
développés « Grands pays » ont ouvert la voie à un nouveau colonialisme plus
cruel et brutal que son prédécesseur. Ce colonialisme s'incarne dans la
domination des esprits, la manipulation de la volonté du peuple et le refus de
la détermination de son destin politique, économique et social, et par
conséquent, il sera plus sévère et affectera davantage les sociétés en
développement qui ressentent encore leur existence matérielle et morale. Ces
pouvoirs ont monopolisé pour eux-mêmes l'acte politique et l'acte économique au
sein d'une démocratie spécifique et ont légiféré pour une démocratie spécifique
au monde
en développement, qui détermine sa nature pour faciliter le processus de sa revitalisation
ultérieure. Ce qui distingue ces «grands acteurs», c'est leur capacité à
contrôler et à guider les systèmes politiques dans les pays arabes en fonction
de leurs intérêts et stratégies (renforcer leur influence régionale et internationale).
La «révolution de la communication» a bien aidé «les grands
pays » à diriger et guider les pays arabes. Grâce aux médias audio, visuels et
écrits،il est devenu possible de conduire
les pays en développement au-delà de leurs frontières géographiques.
La mobilité sociale des pays arabes
(Tunisie, Libye, Yémen...) signifie que le changement des systèmes politiques
de ces pays sera conforme aux intérêts stratégiques des « grands pays ». Dans
ce contexte, Manuel
Castels déclare: «...parce que les réseaux de communication relient le local au global, les
symboles de ces réseaux ont un accès global. Les projets et les valeurs
alternatives fournis par les acteurs sociaux dans le but de reprogrammer la
société doivent également passer par les réseaux de communication pour changer
la conscience et les perspectives dans l'esprit des gens pour défier les gens
puissants. Les gens ne peuvent pas influencer les relations de pouvoir dans les
réseaux de mondialisation qui composent toutes les sociétés, sauf en
travaillant sur un discours mondial qui passe par les réseaux de communication
mondiaux…». *
Il ne fait aucun doute que la géo-économie est une extension de la géopolitique. La première peut être
considérée comme l'un des piliers les plus importants de la politique des pays
"développés" pour gérer la concurrence entre ces pays dans le monde
en développement.
Depuis les dernières décennies, l'économie
est devenue un facteur déterminant du progrès ou du retard d'un pays. Pour ce
là, les pays arabes sont classées comme des pays du tiers monde. Ils se sont
impliqués dans l'économie de marché sans préparation à cette transformation
radicale, qui a confondu leurs systèmes économiques, sociaux et politiques.
L’impact de ce changement sur les communautés locales: le chômage, la pauvreté et les indicateurs de marginalisation. Ainsi, les états
arabes ont perdu leur autorité sur leurs frontières (contrebande et terrorisme) et leurs citoyens (mobilité sociale) et leur capital (inflation et endettement). En renonçant de force
à leur influence, les pays arabes sont devenus totalement dépendants des forces
capitalistes. Cette dépendance a été renforcée par la mondialisation économique.
La mondialisation par le pas a représenté les
mécanismes les plus importants de la lutte entre les grands pays pour guider l’économie mondiale. L’objectif principal
des sociétés américaines et chinoises est la domination et l'orientation des
marchés locaux arabes en fournissant le capital et le processus de production.
Les produits des entreprises chinoises sont particulièrement de qualité moyenne
(marques contrefaites), leur projet est basé sur le ciblage du plus grand
nombre possible de consommateurs grâce à des prix attractifs et non
compétitifs. La promotion de ces marchandises s'effectue sur des marchés
parallèles à travers des réseaux
internationaux de contrebande qui adoptent des techniques d'évasion, de fraude et de corruption pour échapper aux droits
de douane. Dans ce contexte, les rapports de Transparence International ont révélé l'échec des
"grands pays exportateurs" à poursuivre les entreprises qui recourent
à la corruption pour remporter des projets sur le marché mondial.
L’objectif principal des pays développés
est de rendre les économies locales, des économies usées: faire faillite les
petites entreprises, d'éliminer les industries artisanales, de favoriser la fuite des cerveaux et de les inciter à
servir et à tirer profit de leurs expériences. De cette manière, ils déterminent les
caractéristiques des économies des pays en développement. Sur cette base, la
paix et la sécurité sociales ont été compromises par la marginalisation, le
chômage et la pauvreté.
Sur la base de ce qui précède, nous
concluons que les pays arabes n'ont pas été en mesure de faire face aux
pressions des puissances coloniales d'une part et aux exigences des communautés
locales d'autre part, ce qui a accéléré l'effondrement de leurs systèmes
politiques, économiques et culturels. La géopolitique et la géo-économie ont joué leur rôle dans
la promotion du concept de domination brutale des systèmes arabes, et donc de la
subordination ou plutôt de l'asservissement des acteurs politiques et sociaux
et de leur adhésion aux positions et ordres de certains dirigeants occidentaux
et asiatiques en vue d'obtenir «l'instrument du pardon». Cela signifie que
nous sommes confrontés au passage d'une entité souveraine dans la prise de
décision à une entité mondialisée avec laquelle toutes les frontières
souveraines, temporelles et géographiques ont été brisées. L'exemple le plus
évident c'est la situation dangereuse de la Libye, le Yémen, la Tunisie,
l'Égypte, l'Iraq, la Syrie et d'autres pays arabes à cause des crises économiques, sociales et de sécurité.
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